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juan_gandhi) wrote2025-10-13 07:10 pm
мы с Гроком наваляли
Un matin d'automne, où les feuilles rougissaient comme des joues embarrassées, Paulette s'ébroua dans la paille de sa niche et pondit un œuf extraordinaire : un œuf tout en or pur, lisse et brillant, qui capturait la lumière en mille éclats dorés. La grand-mère poussa un cri de joie en le découvrant, et le grand-père, les yeux écarquillés, le souleva avec des mains tremblantes. "C'est un trésor du ciel !", s'exclama-t-il. Ils rêvèrent déjà de ce que cet or pourrait leur offrir : un manteau neuf pour l'hiver, ou un voyage au marché lointain.
Mais comment en profiter ? Le grand-père, avec sa vieille hache émoussée, frappa l'œuf sur le coin de la table rustique. L'œuf tinta comme une clochette, intact, moqueur. La grand-mère, plus douce, le tapota du bout de son tablier. Rien n'y fit ; l'œuf d'or riait en silence de leur maladresse. Ils passèrent la journée à tourner autour de lui, murmurant des sorts oubliés et consultant les voisins, qui haussaient les épaules en secouant la tête.
Soudain, au crépuscule, une petite souris grise, effrontée et curieuse, surgit de sous l'armoire. Elle trottina vers la table, agita sa queue fine comme un fouet espiègle, et fila en riant. L'œuf, surpris par ce remue-ménage, roula sur le bord de la table, vacilla un instant... et se fracassa au sol dans un éclat cristallin. Des paillettes d'or se répandirent comme une pluie de confettis, mais le trésor n'était plus qu'un jaune pâle et une coquille brisée.
La grand-mère fondit en larmes, ses épaules secouées de sanglots. Le grand-père, le cœur serré, essuya une larme sur sa barbe grise. Leur rêve s'était envolé en un clin d'œil, emporté par une queue de souris ! Paulette, qui observait tout depuis sa niche, battit des ailes et vint se frotter contre leurs jambes. D'une voix douce comme un caquètement chanté, elle murmura : "Ne pleurez pas, grand-mère ; ne pleurez pas, grand-père. Cet œuf d'or n'était qu'un caprice du destin, fugace comme une bulle de savon. Demain, j'en pondrai un autre – pas doré, hélas, mais simple et fidèle, comme notre vie ici. Et c'est bien souvent le plus précieux."
Les grands-parents sourirent à travers leurs larmes, serrant Paulette contre eux. Depuis ce jour, le hameau bruissait d'une leçon apprise : les vrais trésors sont ceux qui durent, nichés dans l'amour et la simplicité. Et ils vécurent heureux, avec des œufs frais chaque matin.
Fin.
